A l’écoute des consommateurs, les banques et les opérateurs mobiles passent au vert

Alors qu’un nombre croissant de consommateurs souhaitent des pratiques commerciales plus responsables de la part des prestataires de services de tous les secteurs, les banques et les opérateurs mobiles prennent des mesures concrètes pour construire un avenir plus durable. Cela va de la conception à la distribution des cartes de paiement et des technologies SIM à des investissements importants dans les énergies renouvelables et pour réduire les émissions de carbone.

Les opérateurs mobiles s’engagent en faveur d’une approche plus durable

Le secteur de la téléphonie mobile s’aligne rapidement sur les valeurs de ses clients et s’engage de manière proactive dans les initiatives gouvernementales. À titre d’exemple, en 2019, la GSMA annonçait déjà qu’un opérateur mobile sur trois avait pris des engagements pour lutter contre le changement climatique et l’organisation donnait le ton en structurant les actions du secteur pour répondre aux défis soulevés par les Objectifs de développement durable des Nations unies. Autre démonstration de la volonté du secteur mobile de montrer l’exemple, en mars 2021, lorsque la Commission européenne a créé la Coalition européenne pour le numérique vert dans le but de soutenir la décarbonisation avec la numérisation, la moitié des 26 membres fondateurs étaient issus du secteur mobile.¹

Les opérateurs mobiles ont conscience qu’ils doivent agir pour le développement durable. Il ne s’agit pas simplement d’une expression à la mode, il s’agit de faire ce qui est bon pour l’environnement.
Frédéric Moreira, Directeur de la ligne de services au sein de l’activité Services Connectés chez IDEMIA

Alors que l’impact environnemental de la haute technologie et de la connectivité devient à la fois plus important et mieux compris et à mesure où les engagements durables des consommateurs se renforcent, les opérateurs mobiles reconsidèrent leurs modèles commerciaux et opérationnels dans un sens plus respectueux de l’environnement.

Certains opérateurs font de gros investissements en faveur de l’environnement : l’opérateur américain Verizon a levé trois milliards de dollars en utilisant des « obligations vertes », autrement dit en s’endettant pour faire passer son réseau de sources d’énergie traditionnelles à des énergies renouvelables.² “C’est une action concrète« , commente Frédéric Moreira. « Il ne s’agit pas seulement de dire qu’ils passent au vert, mais aussi de réellement mener les actions pour avoir un impact. »

Les possibilités qu’ont les opérateurs mobiles de promouvoir des pratiques plus écologiques sont nombreuses. Pour devenir économes en énergie, les opérateurs mobiles développent des infrastructures de réseau alimentées par des énergies 100% renouvelables. Ils peuvent également prendre des mesures pour réduire les émissions liées aux réseaux et aux équipements. Pour limiter la quantité de déchets liés à leur secteur, ils mettent en place des bureaux respectueux de l’environnement et proposent des programmes de recyclage des smartphones à leurs abonnés. Récemment, le groupe Orange a annoncé son ambition de faire en sorte que 10 % des smartphones vendus par ses filiales européennes soient des appareils reconditionnés d’ici à 2025³.

Pour réduire l’impact négatif des plastiques utilisés dans les cartes SIM, certains opérateurs ont opté pour des SIMs en plastique recyclé, qui peuvent être combinées avec l’utilisation d’un demi-format pour réduire de moitié la quantité de plastique comparée à celle utilisée par les formats traditionnels de type « carte de crédit ». Ces technologies SIM respectueuses de l’environnement n’apportent pas seulement une valeur ajoutée à leur marque, mais constituent également un atout puissant pour un monde connecté plus vert. D’autres opérateurs envisagent de passer à l’eSIM pour réduire l’utilisation de produits en plastique. Toutes ces initiatives contribuent au mouvement de développement durable dans le secteur des télécommunications.

Les banques offrent aux clients des choix qui répondent à leur désir d’agir

Dans le monde bancaire, le changement a également été rapide : l’Initiative financière du Programme des Nations unies pour l’environnement, ou PNUE, a publié ses Principes pour une banque responsable en 2018. Plus de 270 banques, représentant environ 45 % des actifs bancaires dans le monde, ont volontairement rejoint le mouvement⁴. Parallèlement, l’Alliance Bancaire Net Zéro des Nations unies vise à mobiliser 43 % des actifs bancaires dans le monde pour un avenir aligné sur un scénario de réchauffement climatique limité à 1,5 °C d’ici 2050⁵. En outre, MASTERCARD a lancé en 2019 la Priceless Planet Coalition afin d’unir les entreprises, les experts environnementaux et les consommateurs pour préserver l’environnement en replantant 100 millions d’arbres en cinq ans.

Selon un sondage réalisé en 2020, 92 % des consommateurs dans le monde pensent que leur banque devrait contribuer activement à la préservation de la planète et 87 % d’entre eux pensent que les banques devraient proposer des cartes de paiement écologiques.

Il ne fait aucun doute que les consommateurs d’aujourd’hui attendent des entreprises auxquelles ils ont affaire, y compris les banques, qu’elles tiennent compte de leurs valeurs, notamment en contribuant à un avenir plus durable.
Magali Fioux, Directrice de la ligne de services développement durable au sein de l’activité Institutions Financières chez IDEMIA

Parmi les nouvelles approches adoptées par le secteur financier figurent des stratégies d’investissement revisitées, telles que des engagements consistant à ne plus financer de projets ni d’entreprises liés aux combustibles fossiles. Les banques proposent également des « nouveaux dépôts verts » qui permettent aux consommateurs de choisir où leurs dépôts d’argent seront utilisés pour des projets environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), tandis que pour certaines néo-banques comme Revolut, la réponse au souhait des consommateurs de participer à une économie plus durable consiste à leur proposer des options pour arrondir leurs achats afin de contribuer à la reforestation ou à d’autres projets respectueux de l’environnement.

Transparence et efficacité des programmes de compensation carbone

La collaboration entre ClimateSeed, une entreprise pour laquelle avoir un impact positif est une priorité, et IDEMIA, est un excellent exemple d’action climatique tangible au sein du secteur bancaire. Fondée en 2018 par un groupe d’anciens employés de BNP Paribas, l’entreprise a depuis été acquise par un fond à vocation ESG d’AXA Investment Managers afin de se développer pour atteindre des objectifs climatiques ambitieux et de passer à l’échelle supérieur en matière de financement environnemental. ClimateSeed propose des projets de réduction d’émission carbone de haute qualité qui protègent l’environnement, la biodiversité, et ont des impacts sociaux significatifs sur les communautés locales.

Depuis notre lancement en 2018, le marché a radicalement changé: nous sommes passés d’un marché d’acheteurs à un marché de vendeurs. Dans le passé, les développeurs de projets avaient du mal à vendre des crédits carbone car il n’y avait pas beaucoup de demande, mais cela a changé aujourd’hui. Par conséquent, un nombre croissant d’organisations soutiennent des projets de réduction des émissions. Cependant, sans l’expertise appropriée, il est difficile de trouver des projets de haute qualité pour la réduction des émissions.
Alessandra Souroujon, Responsable des projets de réduction carbone pour la zone Amériques chez ClimateSeed

ClimateSeed vise à maximiser les impacts sociaux et environnementaux des projets grâce à une collaboration transparente avec les développeurs des projets. Ceux-ci fixent le prix de la contribution (par tonne de CO2) à laquelle ClimateSeed ajoute une commission de 15 % payée directement par les contributeurs pour couvrir ses coûts. Tous les projets proposés par ClimateSeed sont soumis à une validation en trois étapes, comprenant une certification standard, un contrôle préalable des banques et un examen technique et qualitatif du projet.

Alessandra Souroujon cite un programme de restauration de tourbières en Indonésie comme l’un de ses préférés. Il s’agit de l’un des plus grands projets soutenus par le marché volontaire de réduction des émissions carbone. Couvrant 150 000 hectares de forêts marécageuses tourbeuses à l’importance stratégique, il permet d’éviter que 7,5 millions de tonnes de carbone soient rejetées dans l’atmosphère, ce qui équivaut à retirer 2 millions de voitures de la circulation chaque année.

¹ https://www.gsma.com/gsmaeurope/news/eu-green-digital-coalition/
² https://www.climateaction.org/news/verizon-fully-allocates-third-1-billion-green-bond
³ https://www.orange.com/sites/orangecom/files/documents/2021-09/Orange%20Inaugural%20Sustainability%20Bond%20-%20Allocation%20%26%20Impact%20Report.pdf
⁴ https://www.unepfi.org/annual-overview-2019-2020/
⁵ https://www.unepfi.org/news/industries/banking/net-zero-banking-alliance-reaches-milestone-with-90-banks-committed/